Essai #2

Ce qu’on apprend à faire le même concert 38 fois en une année

le bilan de 2022

“Une lettre d’amour au rap”, à la musique, c’est ce que je partageais avec vous il y a quelque temps. Une ode aux concerts, aux rencontres et aux autres. J’évoquais les mots comme des murs, mais d’abord les mots comme des ponts. Je ne l’ai jamais aussi bien compris qu’en cette année 2022.

« C’est grâce à vous mais c’est grâce à moi. »

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Une publication partagée par pocah 🧚🏽‍♂️ (@jeunepocahontas)

Je commence ce bilan dans le froid d’un 14 novembre. Je procrastine ce texte depuis des mois déjà, mais, si je me suis enfin lancée, c’est qu’aujourd’hui, j’ai reçu des jolis mots. Des mots que je ne pensais pas recevoir et qui m’ont touchée d’une façon toute particulière.

La vie est faite de rencontres. Et, cette année qui va bientôt s’écouler m’aura donné plus que je n’aurais jamais espéré. Ceux qui me connaissent depuis longtemps auront surement vu à quel point ces dernières années m’ont changée. 2019-2022 est une ère à part entière.

Avant, cela, il y en avait eu une autre, tout aussi difficile, mais tout aussi révélatrice. Un jour, quand j’ai approché les 16 ans, je me suis jurée de ne plus jamais me sentir aussi mal que je l’étais à l’époque. J’ai travaillé, j’ai changé, je suis devenue ma priorité. Puis, le temps est passé. Et, j’ai compris qu’on rayonnait davantage quand on se sentait bien, qu’on avait confiance en soi et surtout qu’on attirait des personnes qui rayonnaient de la même façon (ou, en tout cas, qui faisaient tout pour qu’on le croit). Mais, j’ai aussi appris que ce n’était pas les vint-cinq kilos que j’avais perdu qui m’aideraient à combler mes failles et à me guérir de moi-même. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre. Je me suis fait beaucoup de mal et j’ai fini par faire du mal à d’autres. Alors, un autre jour, cette fois plus proche de mes 23 ans, j’ai décidé que je ne voulais plus seulement me sentir bien de temps en temps, mais que je voulais désormais accepter d’être heureuse constamment.

2022, je remercie la vie. Septembre, je fête mes 26 ans, mon nouveau travail et mon retour à la vie de femme active célibataire. On repart sur de bonnes bases, me direz-vous. Mon estomac sensible se dénoue, le brouillard dans ma tête se dissipe et je ne semble pas pouvoir faire grand chose d’autre que sourire. L’été se finit, une page se tourne et je sens le vent se lever sur un tout nouveau chapitre. Quelque chose de grand, de majestueux se profile à l’horizon. Mon instinct, il ne m’a jamais trompée.

Pour que vous compreniez, il me faudra remonter maintenant le fil de cette année.

31 décembre 2021, soirée du réveillon. Covid. Je fête le passage de la nouvelle année en petit comité de covidés. Juste avant les douze coups de minuit, deux invités entrent dans l’appartement. Je ne les connais pas, mais grâce à eux, c’est sur « nouveau survet’, je suis sur mon trente-et-un, c’est pas l’31, juste un samedi soir, t’inquiète pas c’est rien » que l’on se prend dans les bras entre migraineux. « I’m not superstitious, but I’m a little stitious.» L’année sera Orelsan ou ne sera pas.

12-13 janvier 2022. Mario me fait confiance pour être le seul personnage de son court-métrage pour le Nikon Film Festival. On passe une première soirée à s’entraîner, je n’ai jamais fait de théâtre, j’en ai toujours rêvé en secret. Le lendemain, je pose ma démission. Le soir, on tourne jusque pas d’heure. Je suis incroyablement chanceuse d’être si bien entourée. +1 2022.

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Une publication partagée par pocah 🧚🏽‍♂️ (@jeunepocahontas)

20 janvier, je me rends pour la toute première fois de ma vie à Caen. Je ne l’ai dit à quasiment personne car je ne suis toujours pas persuadée que c’est la réalité. Je suis superstitieuse, je n’ai pas menti. Je me retrouve au Zénith avec Eric (copain de concert et de twitter de longue date) et l’équipe Avnier. Et, je le découvre : Orelsan et tout le reste de l’équipe, en fait. Décidément, 2022, you’re on a roll.

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Une publication partagée par pocah 🧚🏽‍♂️ (@jeunepocahontas)

La tournée commence, les choses s’enchaînent. Me voilà déjà de retour à Caen ? J’arrive à 8:30 devant ce Zénith que je connais désormais si bien. Au même moment arrive Mel. J’ai passé 5 secondes et demi sans compagnie. Depuis ? Je ne suis plus jamais seule.

Chaque date qui s’enchaîne est faite de rencontres, de beaucoup d’attente et d’un millions d’émotions à la fois. La plupart du temps, en réponse à mes photos de concerts, je reçois des commentaires qui me disent que je suis chanceuse. Je le suis. Cent-pour-cent. Mais, comme beaucoup de chances, il faut se les créer. Et, comme beaucoup de belles choses, la chance vient aussi avec son lot de difficultés. Pour ceux qui aimeraient faire autant de dates, j’ai quelques mots de précaution : je ne ris qu’à moitié quand j’écris que ces cascades sont réalisées par des professionnels. J’aurais fait près de la moitié de la tournée, et j’ai été beaucoup de choses : heureuse, émue, sur-excitée, bienveillante, ouverte, souriante, aidante, accueillante, bavarde, curieuse, émerveillée, rieuse et amusée. Mais, j’ai aussi pu me voir devenir tout un tas de choses que je n’aime pas être. J’ai pu être aigrie, à découvert (plus que jamais), stressée, exténuée (constamment), passive, boudeuse, râleuse, silencieuse, malade (beaucoup trop de fois et beaucoup trop longtemps), absente, bête (jamais méchante, en revanche)… Une tournée, ça devient un microcosme. Ça vous sert une version ultra exacerbée de ce qu’est l’être humain. Dans tout ce qu’il a de meilleur et son contraire, évidemment. Personne ne déroge à la règle. Une tournée, c’est crevant.

Et, une telle aventure, ça laisse peu de place au reste… En avril, j’arrive à Paris en très chouette compagnie. Je commence un nouveau travail que j’abhorre, qui me rend malade. Éternellement en concert, je fuis le bureau, les responsabilités et aussi un peu la maison. Je finis par m’éloigner de celui avec qui je partage ma vie. Comme le dit mon père, je vois plus Orelsan que mon amoureux. Et, en septembre, il faut se rendre à l’évidence, il est temps que je recommence un peu tout. Je fête mes 26 ans avec ma meilleure amie du lycée, que je ne peux que remercier d’être à mes côtés depuis si longtemps. Célibataire à l’avenir incertain, je commence à peine un énième nouveau travail. Il s’avère que je suis chanceuse : j’adore absolument tout ce que je fais. Une nouvelle Maison, une nouvelle routine.

Le timing est parfait pour le retour de la tournée, je retrouve avec joie mes copines et les péripéties qui rythment les journées d’attente et de stress. Compétitrice dans l’âme, je me mets en tête que je monterai sur scène et veux me castagne avec tout le monde sur les tournois avant les concerts. À Marseille, pour la dernière de l’hexagone, je me retrouve à jouer la finale dans un kimono aux couleurs de Civilisation Fighters. Je perds, bien évidemment. Mais, « on a gagné », vraiment. Dans cette grande équation, le coût est aussi inestimable que le gain. 

 
 
 
 
 
Voir cette publication sur Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Une publication partagée par pocah 🧚🏽‍♂️ (@jeunepocahontas)

2022 m’aura appris la patience et le recul. Pour le reste, ceux qui me connaissent savent. Merci à vous, qui m’avez montré que vous seriez toujours présents, quoiqu’il arrive. Je vous aime et vous remercie d’être les personnes que vous êtes. Je grandis chaque jour un peu plus en votre présence et suis terriblement fière de vous et de tout ce que vous avez accompli cette année. Je vois 2023 arriver avec une sérénité peu commune. Je suis merveilleusement bien entourée, « tout va bien ».

À 2023, à l’amour, au risque et au travail.

Au grand monsieur qu’est Orelsan, merci

À Clémence, Adélie, Pierre, Périne, Florence, Hugo, Flavien et Mario, merci

À Ambroise, Jeanne, Mina et Jorice, merci

À l’ensemble de l’équipe technique de la tournée, merci

À Ablaye, Skread, Phazz, Manu, Eddie, merci

Aux gars du merch, d’Avnier, de 3pour100 et des bornes, merci

À tous les gens que j’ai croisé dans la file, dans les fosses et sur la route, merci

À mes filles du premier rang, merci.

One Response

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *