Lyon (France)
Canon EOS 450D
December 2020
autoportraits
C’est une chose très étrange que la vie…
L’année 2020 avait débuté en fanfare, tout juste célibataire et au chômage, je me retrouvais pour la première fois depuis deux ans à voyager seule. Mon cœur redécouvrait l’aventure et la solitude en un mois de janvier aussi brumeux que mes horizons personnels. Très vite, je retrouvais mon chez moi, mais aussi les difficiles décisions à prendre. Et, puis, rapidement, il s’est avéré qu’il n’y avait plus que cela à faire : prendre des décisions. Alors que le monde se confinait et que la pandémie réduisait pour nous les champs des possibles, j’avais toujours l’impression de me noyer dans un océan de choix et d’amour que je ne méritais pas. Puis, vint la tristesse. Une tristesse si intense qu’elle sembla me séparer de mon existence même. Et, c’est là, là seulement, que 2020 vint me sauver. Car, il aura fallu me retrouver face à moi-même pour que je commence à guérir et que reviennent dans ma vie la création, le goût de la lecture et du dessin (ainsi qu’Animal Crossing).
C’est étrange, la vie. Pendant le premier confinement j’avais écrit un texte qui commençait par les mêmes mots que celui-ci. Chose vraiment étrange que de parler de nouveau de cette boucle qui semble irrévocable. Étrange, car ce début d’année ne me semble pas si différent de celui d’avant… À ce moment-là j’avais le cœur brisé (seulement l’une des nombreuses fois mais, cela, je ne le savais pas encore), mais je tapais des mots plein d’espoirs, assise sur mon lit à Lyon à rêver de Shanghaï (où j’aurais dû me trouver à l’heure actuelle). Ce texte, je vous l’avais partagé d’ailleurs. Pendant 30 minutes, je pense. C’était trop dur, trop tôt, trop intime. Alors, si cette fois je n’hésite plus (trop) à le partager, c’est que je remarque une différence, et elle suffit. Et, cela c’est grâce au travail que j’ai pu commencer sur moi-même. J’ai de nouveau le cœur triste et toujours rempli d’espoir et de rêves. Mais, c’est différent. Il m’aura fallu un an pour comprendre, un an pour commencer à défaire les nœuds que je m’étais créé dans l’estomac, la tête et le cœur.
Début 2020 j’écrivais à quel point il fallait lâcher-prise, que cela était vital parfois, qu’il n’y avait plus le choix. J’avais posé le début de l’équation, incapable de savoir la déchiffrer, encore plus inapte à pouvoir la compléter et à la mettre en pratique. C’est là qu’est entrée dans ma vie la thérapie. Des mois à parler, à comprendre, à pleurer, puis à commencer à me sentir légitime, entendue, comprise à mon tour. Un diagnostic posé qui vient retirer de mes épaules le poids d’une vie tout entière. Et, finalement, le recul, une étincelle de lâcher-prise et de l’amour. De l’amour pour moi-même. Enfin. Un tout petit bout d’amour mais assez pour me dire que j’y arriverai. Un tout petit bout mais suffisamment pour que j’y crois. Un petit bout qui, cette fois, je le sais, aura suffit pour me faire sortir de mes schémas chaotiques. 2020 m’aura mise à nu. C’était éreintant, incroyablement difficile et terriblement déchirant de me retrouver dans cette position. Mais, jamais je n’aurais pu croire que cela serait aussi libérateur. 2020, j’ai eu beaucoup de chance, je ne garderai pas le plus terrible souvenir de toi (pandémie mise à part).
Je retombe toujours sur les mêmes mots, certes. Pourtant, maintenant, c’est bien un tout nouveau cycle qui démarre.
J’espère vous avoir à mes côtés,
Bonne année les copains, amour sur vous tous.
Steffi
PS : je vous mets des photos de moi car *le narcissisme*
Life is strange…
2020 seemed to have had started brilliantly. Freshly single and without a job, I was prone to rediscover what it felt to be adventurous and daring. I was alone. Even weirder: I was travelling alone for once. It felt so invigorating to be somewhere different during this god-awful month of January that seemed as miserable as my prospects for the future. But soon after -way too soon, really- I was back to the old habits and the tricky part of life that forces you to take responsibility and make decisions. It literally was all that was left. And, at the same time, the pandemic doomed all of our plans. And I was there, more lost than ever, lost in an ocean of choices and loneliness, though I was showered by love, but a love I thought myself not worthy of. And, then, it just all fell apart… The exact moment 2020 was waiting for to come and save me. It was when I hit rock-bottom that I started to understand… It felt as if I had been waiting for this moment. For this moment to welcome back old friends into my life: creation, books and art (as well as Animal Crossing, if we’re being perfectly honest).
Life is strange… Almost 365 days ago -before the first lockdown hit all of our expectations- I started writing a text with those exact same words. It’s really strange, indeed. The song I have shared with this post says: “everything changes, life is strange.” But, “does it, does it really?” (to be said with Ross Geller’s voice). The beginning of 2021 sure looks like many different things. But, at first glance, it doesn’t really feel like a lot has changed over the past year… I mean, I feel like I had been stuck somewhere. Heart-broken once again and still nowhere near Shanghai (where I was supposed to be right now, as an Au Pair…), It could be easy for me to be feeling as if everything remained the exact same. But fortunately, I am not. There has been a slight change. And, as little it is, it does make a huge difference. It took work. Work on myself and on my emotions, on my reactions, on my way to see the world, really. I am still heart-broken and quite simply just broken but it does feel different. I am grateful. I took me a year but it took me somewhere. Slowly but surely, I am now learning to untangle the knots I had created in my stomach, my head and my heart.
Beginning of the year 2020, I was already talking about how letting go of things was -not only needed- but crucial. I sort of knew I was going somewhere with this but I was not quite able to know the how, why, when and where. And, then, therapy came along. It took months out my life, months of talking, understanding, crying and then slowly starting to feel validated, listened to and understood, more importantly. There it was: Borderline Personality Disorder. It was as if the weight of my whole entire life had finally been taken of my shoulders. Suddenly, I could breathe. And it felt like anything was possible. I could do it: I could let go, I could learn to love myself. A little bit of love, but a whole new perspective on my toxic patterns and behaviors. 2020: excruciating, terribly difficult and violently heartbreaking but also so damn liberating.
2020, my dear friend, I know I’ve said plenty of things about you, but I still feel like you have helped me in ways I wouldn’t even have imagined. I won’t hate you that much, I promise.
To old words but new cycles,
And the hope of having you all by my side on this new journey,
Happy new year, guys. Love on each and every one of you.
Steffi