C’est une chose très étrange que la vie…
L’année 2020 avait débuté en fanfare, tout juste célibataire et au chômage, je me retrouvais pour la première fois depuis deux ans à voyager seule. Mon cœur redécouvrait l’aventure et la solitude en un mois de janvier aussi brumeux que mes horizons personnels. Très vite, je retrouvais mon chez moi, mais aussi les difficiles décisions à prendre. Et, puis, rapidement, il s’est avéré qu’il n’y avait plus que cela à faire : prendre des décisions. Alors que le monde se confinait et que la pandémie réduisait pour nous les champs des possibles, j’avais toujours l’impression de me noyer dans un océan de choix et d’amour que je ne méritais pas. Puis, vint la tristesse. Une tristesse si intense qu’elle sembla me séparer de mon existence même. Et, c’est là, là seulement, que 2020 vint me sauver. Car, il aura fallu me retrouver face à moi-même pour que je commence à guérir et que reviennent dans ma vie la création, le goût de la lecture et du dessin (ainsi qu’Animal Crossing).
C’est étrange, la vie. Pendant le premier confinement j’avais écrit un texte qui commençait par les mêmes mots que celui-ci. Chose vraiment étrange que de parler de nouveau de cette boucle qui semble irrévocable. Étrange, car ce début d’année ne me semble pas si différent de celui d’avant… À ce moment-là j’avais le cœur brisé (seulement l’une des nombreuses fois mais, cela, je ne le savais pas encore), mais je tapais des mots plein d’espoirs, assise sur mon lit à Lyon à rêver de Shanghaï (où j’aurais dû me trouver à l’heure actuelle). Ce texte, je vous l’avais partagé d’ailleurs. Pendant 30 minutes, je pense. C’était trop dur, trop tôt, trop intime. Alors, si cette fois je n’hésite plus (trop) à le partager, c’est que je remarque une différence, et elle suffit. Et, cela c’est grâce au travail que j’ai pu commencer sur moi-même. J’ai de nouveau le cœur triste et toujours rempli d’espoir et de rêves. Mais, c’est différent. Il m’aura fallu un an pour comprendre, un an pour commencer à défaire les nœuds que je m’étais créé dans l’estomac, la tête et le cœur.
Début 2020 j’écrivais à quel point il fallait lâcher-prise, que cela était vital parfois, qu’il n’y avait plus le choix. J’avais posé le début de l’équation, incapable de savoir la déchiffrer, encore plus inapte à pouvoir la compléter et à la mettre en pratique. C’est là qu’est entrée dans ma vie la thérapie. Des mois à parler, à comprendre, à pleurer, puis à commencer à me sentir légitime, entendue, comprise à mon tour. Un diagnostic posé qui vient retirer de mes épaules le poids d’une vie tout entière. Et, finalement, le recul, une étincelle de lâcher-prise et de l’amour. De l’amour pour moi-même. Enfin. Un tout petit bout d’amour mais assez pour me dire que j’y arriverai. Un tout petit bout mais suffisamment pour que j’y crois. Un petit bout qui, cette fois, je le sais, aura suffit pour me faire sortir de mes schémas chaotiques. 2020 m’aura mise à nu. C’était éreintant, incroyablement difficile et terriblement déchirant de me retrouver dans cette position. Mais, jamais je n’aurais pu croire que cela serait aussi libérateur. 2020, j’ai eu beaucoup de chance, je ne garderai pas le plus terrible souvenir de toi (pandémie mise à part).
Je retombe toujours sur les mêmes mots, certes. Pourtant, maintenant, c’est bien un tout nouveau cycle qui démarre.
J’espère vous avoir à mes côtés,
Bonne année les copains, amour sur vous tous.
Steffi
PS : je vous mets des photos de moi car *le narcissisme*